De Chancy à Blonay - Saint-Légier, en passant par Genève, Nyon et Lausanne
Les signataires de la lettre ouverte représentent des communes bordant l’autoroute, ou à tout le moins une route cantonale connectée à une sortie autoroutière. La diversité des communes représentées dans leurs signatures témoigne d’une inquiétude, partagée sur le plan municipal, quant à l’induction du trafic causée par l’élargissement des autoroutes. Ce trafic supplémentaire ne manquera pas d’engendrer des coûts importants à la charge des communes pour la gestion de la sécurité routière et du stationnement. À cela s’ajoute souvent, pour ces communes, la gestion des nuisances du trafic : bruit, pollution, atteintes à la nature, etc. Rappelons que le calcul des coûts externes du trafic motorisé a récemment été revu à la hausse pour atteindre 20 milliards par an en Suisse. La publication du rapport annuel de l’ARE (Office fédéral du développement territorial) à ce sujet a été retardée cette année, probablement à la demande du ministre Albert Rösti.

Un projet qui aggravera le trafic de transit dans les localités
Contrairement à ce qu’affirment les partisan-es de l’extension de l’autoroute entre Nyon et Le Vengeron, ce projet déversera une quantité importante de trafic supplémentaire sur les réseaux routiers locaux. L’étude du Professeur Yves Delacrétaz (HEIG VD) démontre que ces routes pourraient, à l’avenir, n’être destinées qu’à absorber le trafic induit par la troisième voie. Les politiques actuelles en matière de mobilité et de climat seraient à revoir entièrement, alors que les collectivités locales avaient obtenu une réduction de la part modale de la voiture ces dernières années. Ce projet est ainsi problématique sur le plan du fédéralisme, en privant les communes de leur marge de manœuvre dans le domaine de la politique des transports.

Un manque de réflexion sur les alternatives
Comme l’ont relevé 350 expert-es de la mobilité dans un appel (2), la Confédération n’a pas cherché d’alternatives aux projets soumis au vote populaire le 24 novembre. Elle n’a pas non plus cherché à préserver les communes, ces projets étant fondés sur des études qui limitent l’analyse des reports de charges de trafic aux seules sorties d’autoroute, sans se soucier des voies sur lesquelles ce trafic poursuivrait son chemin. L’expérience montre d’ailleurs que la réalisation d’aménagements de mobilité durable (pistes cyclables, voies bus) voulus par certaines communes sont souvent refusés par l’Ofrou si ceux-ci se font sur des axes où le trafic autoroutier se déverse. Une situation qui risque d’empirer encore avec le trafic induit par les élargissements.